Vulgarisation du Droit : Le Master Droit Privé Fondamental de Sonfonia et la Commission OHADA Guinée en Dialogue avec le Public
- 25/05/2025
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- 🇬🇳 Guinée
Conakry, 24 mai 2025 - L'amphithéâtre Djibril Tamsir Niane de l'Université Général Lansana Conté de Sonfonia a servi de cadre, ce samedi, à une conférence-débat initiée par le Master Droit Privé Fondamental, en partenariat avec la Commission Nationale OHADA de Guinée. L'événement, placé sous le thème : « Être arbitre : regards croisés », s'inscrit dans une dynamique de vulgarisation du droit et de promotion de l'arbitrage comme mode alternatif de règlement des litiges.
La rencontre a mobilisé un public divers composé du Recteur de l'université, du Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, de praticiens du droit, d'experts en arbitrage, ainsi que d'un grand nombre d'étudiants.
Dans son allocution d'ouverture, Dr Sékou Maouloud Koïta, Directeur du Master Droit Privé Fondamental, a précisé les motivations ayant conduit à l'organisation de cette rencontre :
« D'abord, il s'agit de vulgariser le droit OHADA auquel la Guinée a adhéré. Parmi les actes uniformes, celui relatif à l'arbitrage est central mais demeure encore très méconnu. Pourtant, si la Guinée aspire à devenir un pays émergent sur le plan économique, il est indispensable de faire connaître l'arbitrage, ce mécanisme efficace de règlement des différends ».
Il a également rappelé que cette initiative s'inscrit dans la continuité du programme de formation du Master, qui comprend un cours spécifique sur les modes alternatifs de règlement des litiges.
« C'est pourquoi nous avons principalement convié nos étudiants en Master Droit Privé Fondamental. Toutefois, nous avons également ouvert la conférence à d'autres étudiants, y compris ceux de la licence, via des canaux de communication traditionnels et les réseaux sociaux ».
Les conférenciers et conférencières se sont succédé pour apporter un éclairage sur le rôle de l'arbitre et l'importance stratégique de l'arbitrage dans le contexte juridique et économique guinéen.
Thérèse Béticka, juriste-conseil, a rappelé que la fonction d'arbitre n'est pas réservée exclusivement aux juristes :
« L'arbitrage est ouvert aux professionnels du droit mais aussi à ceux issus d'autres secteurs. Cependant, il est impératif de se former aux procédures arbitrales ».
Elle a insisté sur la nécessité d'introduire cette culture juridique dès l'université :
« Ces étudiants sont les magistrats, avocats et juristes de demain. Ils auront à rédiger des clauses d'arbitrage, à défendre des clients devant les juridictions arbitrales ou à trancher eux-mêmes des différends. Il est donc fondamental de les former dès maintenant pour en faire les gestionnaires compétents de demain ».
De son côté, Me Séréba Mory Kanté, avocat à la Cour et conférencier, a déploré le manque de dynamisme de la Chambre d'Arbitrage de Guinée :
« Les opérateurs économiques préfèrent l'arbitrage à la justice étatique à cause de sa lenteur. Malheureusement, notre chambre reste peu active : à peine une vingtaine de dossiers traités par an, contre des centaines dans d'autres pays ».
Il a plaidé pour une véritable politique de valorisation de la chambre :
« Il faut des moyens, des campagnes de communication, des séminaires, des conférences. Le public, et notamment les commerçants, doivent savoir que cette chambre existe, connaître son rôle et ses avantages ».
Il a conclu en insistant sur la diversité des litiges pouvant être arbitrés :
« L'arbitrage ne se limite pas aux affaires commerciales. Même les litiges successoraux peuvent y être soumis. C'est une voie rapide, confidentielle et efficace ».
Eugène Capi Balamou Pour référenceguinee.com