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Nuit du droit et de la justice en Afrique : plusieurs thématiques abordées à travers des panels à Conakry

En Afrique, une frange importante de l'opinion perçoit la justice comme un instrument corrompu et inaccessible, ne permettant d'espérer un jugement juste.

On pointe souvent, sa faiblesse face aux politiques, son absence d'impartialité, son éloignement de la population, la misère financière et documentaire des tribunaux, l'insuffisance de formation professionnelle et morale des magistrats.

C'est justement pour inverser cette tendance que Guilex Avocats et l'Institut de Formation et d'Expertise Juridique (IFEJ) ont initié, samedi 26 novembre, à Conakry, une rencontre d'échanges et de partage d'expériences, dénommée : la nuit du droit et de la justice en Afrique.

Ladite nuit, placée sous l'égide du ministre de la justice et des droits de l'homme, Alphonse Charles, a connu la participation d'éminents universitaires, magistrats et avocats guinéens, africains et étrangers.

A l'entame de son propos, le président du comité d'organisation de la nuit du droit et de la justice en Afrique, Momoyah Sylla a indiqué qu'il s'agit d'un espace de rencontre et d'échange des praticiens du droit et de la justice en Afrique et précise que les deux concepts sont des institutions fondamentales dans le fonctionnement régulier d'un Etat. « Le droit, c'est l'ensemble des règles juridiques qui organisent la vie en société tandis que la justice est l'institution qui est chargée d'examiner les dissensions qui éclatent entre les citoyens ou les institutions afin de leur donner une solution qu'on appelle le jugement. A ce niveau, organiser un évènement sur la justice et le droit, c'est une contribution pour nous juristes pour enfin apporter notre grain de sel aux efforts de nos autorités », a-t-il expliqué.

Selon ce juriste d'affaires, cet événement de Conakry qui est à sa première édition permet de lancer le débat sur les problèmes du droit et de la justice. A son entendement, ces deux éléments qui devraient contribuer à faire fonctionner les Etats sont au centre des soupçons.

« Lancer le débat, c'est pour que chacun en fait se pose des questions pour voir quel est le modèle qui est bien pour nous. Je précise qu'il s'agit d'un évènement sur le droit et la justice, un évènement sur l'Afrique mais pas pour les Africains », a martelé le président de l'Institut de Formation et d'Expertise Juridique (IFEJ).

Plusieurs thématiques ont été débattues, à travers des panels de haut niveau. Ce sont entre autres : les réformes judiciaires en Afrique, avec des questionnements sur l'indépendance de la justice et la protection des droits humains ; le secteur minier ; la lutte contre la corruption et la conformité ou des questions liées au fonctionnement de la juridiction, des juridictions spécialisées en matière de lutte contre la criminalité financière ; Le rôle des avocats dans la protection de leurs clients en matière de conformité ; Le financement de projets en Afrique ainsi que les règlementations financières.

A en croire le vice-président du comité d'organisation Me Hamidou Dramé, ce sont des thématiques assez importantes et qui répondent aux grands enjeux actuels du continent.

« Ce dont nous avons besoin actuellement, c'est d'une justice forte et indépendante, d'un secteur minier qui donne des ressources aux Etats, d'infrastructures, d'électricité. Nous avons également besoin de combattre la corruption pour que l'Etat soit fort et que les ressources viennent aussi combler le manque d'argent de nos Etats »,a-t-il souligné.

Panelistes français et avocat au barreau de Paris, Pierre Laporte, a salué la démarche des organisations. D'après lui, au regard de tous les actes posés ces dernières années, l'Afrique connait une évolution positive dans le domaine de l'entrepreneuriat avec une maturité croissante des systèmes juridiques et judiciaires.

« Les jeunes générations ont des aspirations et des attentes qui vont croissantes. Ce qui me frappe aujourd'hui en Afrique ce n'est plus l'espoir, c'est la volonté des jeunes des pays d'Afrique de faire en sorte que leurs pays soient des pays de droit », dira ce conseiller de plusieurs entreprises qui agissent en Afrique.

Dans sa communication de circonstance, le ministre de la justice et des droits de l'homme Alphonse Charles Wright a remercié les organisateurs pour cette initiative. Déjà que la Guinée est dans une période de transition, le garde des Sceaux soutient que cette rencontre est une opportunité que le pays doit saisir.

« Notre pays sous le leadership du président de la transition colonel a placé la justice comme la boussole qui gouverne toutes les questions citoyennes dans notre pays. Il faudrait que les Etats africains de manière globale centrent la question de gouvernance autour des sujets de droit et de justice parce que sans ces éléments, il n'y a pas de développement. Au moment où nous sommes en train de faire des réformes au niveau de la justice cette rencontre est une occasion pour nous de pouvoir écouter les acteurs qui puissent nous inspirer afin de continuer ces réformes », a-t-il déclaré.

Le ministre Charles Wright s'est surtout réjoui de la pertinence des sujets dont ceux en rapport avec les questions minières, de transparence et d'équité.

Enfin, il a réitéré le soutien du gouvernement et du chef de l'Etat, afin que cette édition ne soit pas la dernière.

Alhassane Fofana
Source : https://mosaiqueguinee.com

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